jeudi 9 juillet 2009

Seb an der Saale

Bon après-midi à tous, du moins pour vous. Alors, la suite tant attendue, ou pas, de mes péripéties vous est livrée aujourd'hui. Si je ne le faisais pas ce soir, j'aurais accumulé beaucoup trop de retard. 

Alors voilà, mon voyage en train jusqu'à Halle aura été somme toute correct, considérant que de passer 1h30 dans un train n'est ni une expérience extraodinaire ni une expérience désagréable. Bref, à mon arrivée à la gare, Friederike, la personne reponsable de moi, m'attendait avec un carton sur lequel mon nom était écrit. Très original, je sais, mais particulièrement efficace malgré tout. Notre premier contact aura été des plus surprenants. Imaginez-vous donc que Friederike parle allemand, anglais et français parfaitement. Et le plus drôle, c'est qu'après deux minutes de conversation, elle me regarde et elle me dit: "Tu sais, tu as tout accent toi". Surprenant de se faire dire qu'on a un accent dans notre langue maternelle par une personne qui appris notre langue... En plus, ça doit bien être la première personne qui me dit que j'ai un accent québécois. Je ne sais plus ce que je dois penser de mon accent. Si vous avez des pistes de solution à ce dilemne identitaire, faites-moi en part! C'est aussi à ce moment que j'apprends que je devrai faire toute mon épicerie et mes repas, mon lavage, mon ménage... La vrai vie, quoi! Mais parce que Dieu m'aime bien, sans avoir aucune raison pourtant, j'apprends aussi que 200 euros me seront donnés pour mes achats de nourriture! Mais quelle bonne nouvelle! Ensuite, direction l'appartement où je partage en fait un édifice avec d'autres Allemands. Première chose qu'on m'indique à mon arrivée: le bar où se trouve la bière. On est en Allemagne ou on y est pas! La chambre est petite mais bien confortable et avec une vue sur la rivière, der Saale (d'où le titre pour les plus perspicaces). Le reste de la journée aura été passé à m'installer et à visiter la ville avec Friederike en plus de boire, je sens déjà tout votre étonnement, de la bière dans un parc... ici, c'est légal y paraît! 

Le lendemain, direction le laboratoire. Je rencontre l'équipe et je reçois de tous et chacun mille propositions: pipette, ADN, PCR, lab d'histologie, autopsie, gâteau... Bref, ça ne dérougit pas! J'accepte donc de revenir le lendemain à 8h pour une séance d'histologie avec un professeur sûrement aussi vieux que Jean Déziel. Ben ça n'aura duré que 30 minutes cette histoire. Se lever si tôt pour si peu est franchement insultant. Le lendemain, autopsie sur une femme de 77 ans décédée d'une pancréatite aiguë compliquée d'un choc septique. Mettons qu'elle ne l'aura pas eu facile, et moi non plus d'ailleurs. Il est alors 10h, je n'ai pas mangé depuis 7h et je me présente tout excité au lab. La pathologiste me demande si je serai correcte, ce à quoi je lui réponds dans mon meilleur allemand que oui, car j'ai déjà fait de l'anatomie sur cadavre. Je crois que je me suis vraiment senti hot en disant ça. Entrée dans le lab: choc de voir une femme morte qui a l'air vivante. Ensuite, la pathologiste se met à tout couper, retirer la peau, ouvrir, faire couler tout le jus possible du monde. C'est un cadavre frais bref. Et même si ça ne m'écoeure pas tant, je commence salement à avoir chaud et me sentir faible. Je sors en m'excusant et me couche sur le plancher pour envoyer du sang à mon cerveau. Le technicien sort et me dit que c'est tout à fait normal. Il me propose d'aller boire de l'eau et de prendre du gâteau dans le bureau de la secrétaire. Ici, il y a toujours du gâteau d'ailleurs. Il était excellent. Je reviens en m'excusant encore, essayant de sauver le peu d'orgueil qu'il me reste. On poursuit avec les viscères thoraciques. Ben ça recommence. Je sors, prends un peu d'air et reviens enfin pour de bon. Sinon, côté médical, ce fut une très belle expérience, mais à ceux qui disent que la chirurgie, c'est de la boucherie, je leur réponds que vous n'avez rien vu. La pathologie s'en est vraiment. En bref, tu coupes tout, tu fouilles tout et ça même si tu sais que la cause du décès, c'est une pancréatite. J'ai donc en moins de 2 heures rayé définitivement la pathologie de mes choix de carrière. D'ailleurs, pour les curieux, le pancréas était littéralement noir et gonflé, signe de nécrose. Et pour les plus intéressés, elle avait subi une ERCP avant. Classique comme cas finalement!

Côté cancer des ovaires, mon projet, c'est tout de même intéressant. Relax, mais cool. En gros, mon rôle est de vérifier la qualité des échantillons de carcinome de l'ovaire et de leur contenu en ARN, ceci en traduisant ce dernier en cADN, en faisant ensuite un PCR pour amplifier la qté d'ADN et enfin un gel. Éventuellement, real time PCR! Et l'équipe est vraiment nice. Déjà, ils m'ont dit vouloir aller au musée du chocolat la semaine prochaine. Il paraît qu'on y déguste plein de chocolat. Comment dire non? Et après, une bière j'imagine!

Alors, ça vous donne un aperçu de ma semaine. Cette fin de semaine, direction les montagnes et Dresden. Je vous redonne des nouvelles. En attendant, portez vous tous bien et surtout, une plus belle météo pour ceux au Québec.

2 commentaires:

  1. Pour ma part, c'est l'enchaînement assez froid de décapitation de petit Sprague-Dawley de 7 jours qui m'a donné un léger malaise.

    Pour l'accent, rassure-toi. À mon avis, tu as eu la chance qu'il indique québécois plutôt que canadien français. En se comparant aux français et aux suisses romands, on constate surtout que nous, les québécois, parlons avec plus de mots français et moins d'anglicisme!

    ...Bon, à part maringouin, char, baccalauréat, chandail,...

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  2. Si tu le dis! Tous les peuples français du monde ne me veulent pas...lol!

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